NOéMI

L'une aime la peinture, l'autre le rugby

L'amie des couleurs danse, chante, croque la vie,

L'autre rêve de mélées, de bagarres, elle n'est pas farouche

Ombre et lumière, l'une se lève quand l'autre se couche.

 

La plus fragile n'est pas celle que l'on croit,

La danseuse aime les chevaux et la corrida.

La catcheuse !! les poupées, les reines et les rois.

Leurs discours, babils me portent au paradis

A n'en pas douter, il y a des instants de magie.

 

Lorsque les chrysalides ne seront plus des faons,

Que je serai vaincu par mes petits enfants,

A cet instant précis, je règlerai ma marche

Afin de rester digne d'elles, patriarche.

 

Surtout NOéMI, ne soyez pas trop sages,

Vous aurez bien le temps de chasser les nuages,

Ensemble avec l'arrosoir nous ferons naître des fleurs.

Je vous conterai l'histoire du loup qui a peur.

Les orages, les déluges seront faits de baisers.

Je vous dois tant de choses, vous qui m'apprivoisez.

 

Laissez moi encore contempler mes petites filles.

MI, c'est le taureau ?? NO c'est Brennus ??

Allez riez du vieillard qui rate l'autobus .

Mais je sais, bien qu'au crépuscule de ma vie

L'une aimait la peinture et l'autre le rugby.

 

ferplat

mars 2005

 

  Barzhoneg  Pour ma bretonne.

 

 J'aime ton pays, j'aime ta provenance,

 J'aime tes révoltes, j'aime tes repentances.

 J'aime tes tempêtes, j'aime ton Morbihan,

 Bâtie d'acier, de granit, un coeur en diamant.

 Nos routes se sont croisées, vinrent les orages.

 Le tumulte de l'Iroise pénétrant l'Aber.

 Droite comme un menhir dans son Finistère.

 Tu es façonnée par cette terre de toutes saisons,

 Que j'aime ta Bretagne du Croisic à Quiberon.

 Nous aurons encore bien d'autres duels,

 Ainsi sommes nous faits, rudes, jamais cruels,

 Il me reste du temps pour te comprendre,

 Il te reste du temps pour m'apprendre.

 Après nous être jeté toutes nos vérités,

 Quoique nous ayons dit, je serai à tes cotés.

 Viendra le moment de te remercier,

 De nous avoir aimés sans fléchir, sans compter.

 Au sommet du Menez, m'entends-tu crier ?

 Tu es et resteras toujours, ma Bretonne préférée.

 

 da garout a ran

 

 ferplat 

decembre 2005

  A mon fils

 

 Voila bien lontemps que je veux lui parler,

 Sans débordement, calmement, à quoi bon résister.

 C'est une belle journée propice aux confidences,

 Essayons simplement de vous conter ma chance.

 

 Il est arrivé un jour, en novembre,

 Je ne savais pas ce que j'allais lui apprendre.

 J'étais investi d'une lourde responsabilité,

 Lui ouvrir la route, éviter les dangers,

 Sans lui cacher l'hiver, privilégier l'été.

 Son rire était notre azur, ses larmes notre rosée.

 

 Je me souviens de ses premières blessures.

 Les années passent et change l'allure.

 Il a quitté la maison à l'âge de raison,

 Semant le grain, récoltant belles moissons.

 

 Pas un jour, pas une nuit, je ne m'en suis éloigné,

 Je ne peux m'endormir sans avoir une pensée.

 Il est mon repaire, le phare de mon horizon,

 Dire que j'en suis fier, me semble dérision.

 

 Dès le premier jour, il m'avait tout donné,

 Ai-je été un bon père ? C'est à lui d'en juger,

 Aujourd'hui près de ses filles, il gravit le chemin.

 Les voir ensemble, me fait aimer demain.

 Viendra l'instant où l'on se quitte, mon fils, mon garçon,

 Je m'éloignerai du soleil, je quitterai tes rayons.

 

 Je t'aime.

 

 

ferplat decembre 2005 

Militante mon amie

 

 

 Fichtre ma belle-soeur, vous fûtes prompte à dégainer,

 Mais dans vos propos, distance et humour vous ont manqués.

 Seriez-vous visitée par Alzeimer, ou frappée de cécité ?

 Pour n'avoir répondu à ma missive qu'à moitié ?

 Dans le règne animal, taureau vous eûtes été,

 Vous foncez dans tous les panneaux tête baissée

 Votre candeur, votre naïveté sont notre carême,

 Cependant, nous vous préférions moins terne,

 Amie, tante, soeur, parlez nous encore de vos combats,

 Vos emportements nous réjouissent, la fête est rare ici bas.

 Contez-nous vos tranchées, vos barricades.

 Les pavés projetés sur les vils brigades.

 Comme dit Epicure, philosophe éclairé

 Partageons le pain, le vin et l'amitié

 Restez notre soleil, restez fréquentable,

 Je voudrai vous aimer autrement qu'à table.

 Douce amie, faites nous rire, les temps sont durs.

 Mais de grâce, en toute chose, mettez de la légèreté,

 Si vous souhaitez et j'en suis sur,

 Garder au chaud notre belle amitié.

 

 

ferplat

 

novembre 2005